Octobre à Paris أكتوبر في باريس
1900

Au mois d’octobre 1961, un couvre-feu est promulgué par le préfet de police de Paris. La mesure touche ceux qui sont désignés comme Français·e·s musulman·ne·s d’Algérie, rendant leur vie quotidienne intenable. Encadré par le FLN, le 17 octobre, ils·elles sont des milliers à sortir de leur banlieue, de leurs quartiers, pour venir manifester dans la capitale. La police, chauffée à blanc par les exhortations à la fermeté du préfet de police, réagit avec une rare brutalité. Le nombre de morts ? On ne le saura jamais exactement. Plus d’une centaine, certainement.

Puis c’est le silence. Les autorités politiques, après avoir planifié et exécuté le crime, ne s’estiment pas obligées d’en rendre compte. Tous ces événements selon eux entrent dans le cadre de la lutte contre « la subversion algérienne ». La presse en parle, bien entendu, mais la mort de tous ces manifestant·e·s pacifiques ne provoquent pas l’indignation qui suscitera cinq mois plus tard, le drame de Charonne.

Ce site appelle à une réflexion sur la mémoire collective. Rassemblant de nombreuses sources documentaires et iconographiques, il accompagne et met en lumière le parcours accompli par les initiatives mémorielles qui perpétuent la mémoire des événements d’octobre 1961, malgré la raison d’État. Ce projet souhaite contribuer aux débats de société sur la représentation du passé, sur l’identité collective dans un processus de réconciliation.

Quelles représentations partageons-nous de notre passé commun ?

In October 1961, a curfew was promulgated by the Paris police prefect. This measure affected those who were designated as French Muslims from Algeria, making their everyday lives untenable. Guided and supported by the National Liberation Front, on October 17th, thousands left the suburbs, their neighborhoods, to come and demonstrate in the capital. The police reacted with a rare brutality as they were brought to a state of heightened readiness, due to the exhortations from the police prefect to remain firm. How many dead ? We will never know exactly, more than a hundred for sure.

Then, silence. The political authorities, after having planned and executed the crime, did not consider themselves obliged to account for it. These events, according to them, were part of the fight against “Algerian subversion”. The press spoke of it, of course, but the death of all these peaceful demonstrators would not provoke the same outrage that would be generated five months later; the tragedy of Charonne.

This site calls for a reflection on collective memory. Comprising numerous documentary and iconographic sources, it accompanies and highlights the journey accomplished by the memorial initiatives that perpetuate the memory of the events of October 1961, despite the reasons of state. This project aims to contribute to debates within society on the representation of the past, and on collective identity in processes of reconciliation. What representations do we share of our common past ?

في أكتوبر 1961، صدر حظر التجول من قبل مفوض شرطة باريس. هذا الاجراء يؤثر على المصنفين كفرنسيي وفرنسيات، مسلمي و مسلمات الجزائر، مما جعل حياتهم اليومية لا تطاق. يوم 17 أكتوبر و بتأطير جبهة التحرير الوطني، خرج الآلاف من ضاحيتهم، و من أحيائهم، ليأتو للتظاهر في العاصمة. الشرطة بدورها تفاعلت بوحشية غير عادية، بحيث كانت مستعدة إلى أقصى حد تحت تعليمات مفوض الشرطة، الذي حث على الصرامة. عدد القتلى؟ لن نعرف أبدا بالضبط. أكثر من مائة، بالتأكيد

ثم حل الصمت. فالسلطات السياسية، بعد أن خططت ونفذت الجريمة، لم تشعر بأنها ملزمة بالإبلاغ عنها، كل هذه الأحداث بالنسبة لها تدخل في إطار مكافحة « التخريب الجزائري ». الصحافة تتكلم عن ذلك بالطبع، ولكن موت كل هؤلاء المتظاهرين السلميين لم يحدث نفس الغضب الذي سيحدثه بعد خمسة أشهر، في دراما منطقة شارون

يبقى هذا القتل الجماعي إلى يومنا هذا دون عقاب. فقد ضرب هذا الحدث مواطنين ومواطنات غير مسلحين، كانوا بكل بساطة يطالبون بحقوقهم، ويتابع التحدث إلينا عبر العصور والإنتفاضات المفاجئة والغير متوقعة من شعوب كان يعتقد أنها خاضعة

هذا المشروع يدعو للتفكير في كيفية تشكيل الذاكرة الجماعية، كونه يجمع العديد من المصادر الوثائقية والوثائق التصويرية، فهو يرافق ويسلط الضوء على المسار الذي أنجزته المبادرات التذكارية التي تخلد ذكرى أحداث أكتوبر 1961، على الرغم من مصلحة الدولة
ويهدف هذا المشروع إلى المساهمة في النقاشات المجتمعية حول ما يمثله الماضي، وحول دور الهوية الجماعية في عملية المصالحة
ما هي الأفكار التي نتشارك عن ماضينا المشترك؟

1956

1959
1960
1961

Cher frère,

reçu votre courrier du 7 octobre 1961.
Après étude de la situation créée par les nouvelles mesures répressives prises (couvre-feu, transferts en Algérie, exécutions sommaires de compatriotes) et après avoir pris connaissance de votre rapport du 7 octobre 1961, le comité fédéral a pris les décisions suivantes :
Les mesures énumérées doivent être combattues énergiquement par une action en trois phases :

1re phase

1. Les Algériens boycotteront le couvre-feu. À cet effet, et à compter du samedi 14 octobre 1961, ils devront sortir en compagnie de leurs femmes et de leurs enfants, en masse. Ils doivent circuler dans les grandes artères de Paris. Exemple : Champs-Elysées, boulevard Saint-Michel, Saint-Germain, Montmartre, etc.
2. Les commerçants ayant des établissements fixes doivent fermer durant 24 heures en signe de protestation contre le couvre-feu à caractère raciste qui est imposé à nos compatriotes cafetiers et restaurateurs. Cette fermeture aura lieu le lendemain du boycott massif, c’est-à-dire le dimanche 15 octobre 1961.
Observations :
a) Vous devez faire votre possible afin d’appliquer les points ci-dessus aux dates indiquées. Au cas où le temps matériel ne vous le permettrait pas, déclencher ces opérations au plus tard à partir du mardi 17 octobre 1961. L’action des commerçants devra toujours se faire le lendemain de l’action de boycott massif.
b) Les deux premiers jours du boycott avec participation de toute la colonie algérienne de Paris et sa banlieue (femmes, enfants, vieux, jeunes, hommes, etc.) doivent être spectaculaires. À partir du troisième jour, tous les hommes sortiront normalement comme par le passé comme si la mesure du couvre-feu n’existait pas.
c) Les cadres importants, permanents, recherchés doivent éviter toutes ces manifestations par mesure de sécurité.
3. Comme il est à prévoir des arrestations ou des internements, il convient de préparer les femmes à une manifestation avec les mots d’ordre suivants :
— A bas le couvre-feu raciste,
— Libération de nos époux et de nos enfants,
— Négocier avec le GPRA,
— Indépendance totale de l’Algérie, etc.
La manifestation aura lieu devant la préfecture de police le troisième ou le quatrième jour après le déclenchement du boycott du couvre-feu. À cette occasion, faites votre possible pour faire participer le maximum de femmes algériennes, faites en sorte que la manifestation soit encadrée par des militants expérimentés, évitez les provocations de tous bords.
4. Durant toute cette première phase, l’action de boycott sera soutenue par une action d’éclaircissement de l’opinion grâce à la diffusion massive du papier qui vous parviendra expliquant notre position et dénonçant le couvre-feu raciste et toutes les mesures répressives récemment pris par Papon. Nous vous rappelons que nous attendons les précisions indispensables pour la rédaction de papier.
Nous insistons sur la nécessité de nous envoyer d’extrême d’urgence tous les renseignements concernant les exécutions sommes déjà citées dans votre dernier rapport ainsi que les méfaits dont se sont faits responsables les policiers abattus.

2e phase

Selon les développements de la première phase de l’action qui se déroulera à Paris, il est à prévoir l’extension de l’action à l’ensemble de la France. À cet effet, nous prévoyons le programme suivant :
1. Action de solidarité sous forme de manifestations des femmes algériennes devant les préfectures des grands centres de province avec les mêmes slogans que ci-dessus.
2. Pour votre information : les autres services de la Fédération développeront une action d’information et d’explication auprès des partis politiques, syndicats, milieux universitaires, personnalités de gauche, etc., pour leur demander le soutien approprié.

3e phase

Déclenchement d’une grève générale de tous les Algériens. La durée de la grève est de 24 heures. Le lundi est à suggérer. Les commerçants participeront à cette grève générale par la fermeture de leurs établissements. Pour information : les détenus algériens dans toutes leurs prisons feront la grève de la faim le même jour que la grève générale. Les étudiants feront la grève des cours si ceux-ci ont commencé.

Observations générales :
Mettre en application la première phase qui concerne la région parisienne seulement. Au fur et à mesure du déroulement de chaque action, nous tenir au courant par des rapports détaillés.
Après l’application de la première phase, ne passez à la deuxième puis à la troisième qu’après directive expresse de la Fédération.

Fraternellement, Kr.

1962

1972
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